La cale Fabien Granet
Cette aquarelle combine plusieurs influences et peut être rattachée à différents mouvements artistiques selon l’interprétation que l’on en fait :
– Surréalisme : la composition centrée et très épurée, le poteau vertical solitaire, la jetée sombre pointant vers un « ailleurs » et la forte présence des nuages lui confèrent un caractère poétique et étrange. Elle rappelle les univers de Magritte ou de Tanguy, où des éléments réels sont isolés et mis en scène de manière énigmatique.
Minimalisme poétique / Contemporain : la réduction délibérée des éléments visuels, l’importance accordée à la géométrie et au vide, s’inscrivent dans une approche contemporaine où la simplicité elle-même prend tout son sens.
Fabien Granet extraie des paysages de Bretagne la plupart de ses motifs. De ce matériau brut, offert par la réalité infinie de la nature, il tire ses questionnements sur la construction du paysage.
Ce dernier est définition humaine de notre environnement, induit par les limites de notre perception. L’homme envisage donc le paysage comme morcellement, qu’il restitue dans le cadre d’une « fenêtre ouverte sur le monde ». L’artiste y distord les bribes saisies au réel pour les réagencer en un dessin où motif et structure géométrique sous-jacente se mêlent, pour offrir une lecture de l’œuvre achevée au regard de sa trame.
Dans ce mirage, le réel n’est pas tant transcrit que reconstruit. En jaillit une poésie scandée d’inquiétantes formes géométriques, noires ou blanches, offertes au spectateur comme espace de liberté d’interprétation, à l’aune de son expérience personnelle. Elles offrent une réalité multiple, impermanente, dans une exploration de l’intemporalité qui sous-tend également le travail de vidéo de l’artiste, réalisé au gré de croquis mouvants, saisis sur le vif. Qui glissent dans un horizon infini…
La cale Fabien Granet
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